Nature et randonnées
Histoire de France et monuments
Cléry-Saint-André, une commune française située dans …
… le département du Loiret en région Centre-Val de Loire. Elle est surtout connue pour la basilique Notre-Dame de Cléry, qui contient le tombeau de Louis XI.
Avec une démographie de 3 540 Cléricois en 2022 et une superficie de 1 813 hectares, la commune fait partie des communes peu ou très peu denses.
Paysages
Le bourg s’étale le long de la route départementale 951. La basilique Notre-Dame est située au point culminant. Le relief est celui d’une plaine qui descend progressivement vers la Loire, traversée par la rivière l’Ardoux et protégée des crues par la levée de la Loire.
On trouve deux principaux groupes d’habitations : le bourg de Cléry et le hameau de Saint-André.
Histoire
Pendant l’Antiquité, un cimetière se trouvait entre la route départementale et le hameau de Saint-André (un cimetière médiéval lui a succédé). Le hameau de Saint-André apparut près de l’ancienne voie romaine appelée chemin Rémy (ou chemin Romain). En lisière de la région naturelle de Sologne sur la Butte des Élus, des gallo-romains ainsi que des Germaniques ont laissé des traces de passage. Près du clos du Vivier des débris d’habitation romaines et des pièces datant de Claude, Trajan, Néron et Adrien (Ier et IIe siècles) ont été trouvés.
La première mention écrite de Cléry date du milieu du VIe siècle : l’évêque d’Orléans, Marc, souhaitant rencontrer l’ermite saint Liphart de Meung-sur-Loire, mentionna le lieu « Clariacus vicus » . Le terme « Vicus » servait à désigner un groupe d’habitations et « Clariacus », le nom du hameau. On peut ainsi supposer que le Cléry de l’époque était un petit village. « Saint-André », quant à lui, se retrouve dans le testament de l’abbé Leodebold daté du 27 juin 651 par lequel il léguait sa villa « Camberon » se trouvant à « vel Ucellus vico ». Ce nom latin correspond à Saint André comme le prouve un texte de l’abbaye de Beaugency en mai 1213 : « de décima sancti Andree (Saint André) de Usselo juxta Clariacum (Cléry) ».
Au XIIe et XIIIe siècles, les noms de quelques lieux contemporains apparaissent. Cinq religieux grandmontains fondent une habitation dans un lieu-dit qui, en leur référence, s’appelle les Bons Hommes. Le château d’Estrepoix, appartenant à des ecclésiastiques, est fondé au lieu-dit du Trépoix (situé aujourd’hui sur la commune de Mareau-aux-Prés). Ce dernier fut abandonné à la fin du Moyen Âge et il n’en reste aujourd’hui qu’un pan de mur près d’un tumulus. Le château de la Salle, qui connut plusieurs seigneurs, qui fut détruit par les Anglais et dont il ne reste aujourd’hui que les douves. Enfin, la Malandrerie, léproserie fondée au XIIIe siècle près du Trépoix sur la voie romaine. Ses vestiges actuels ont été aménagés en grange.
Au Moyen Âge, Cléry était attaché au domaine royal, ce qui influa sur le sort de la cité dans les siècles suivants. Saint Louis visita Cléry en 1258. Son règne correspond à une période pieuse qui allait aboutir vers 1280, à la découverte dans un buisson d’une statue en bois de Vierge à l’Enfant de 1 m de hauteur. On lui attribua vite des pouvoirs miraculeux et elle fut placée dans une chapelle proche. Mais devant l’afflux de pèlerins, on dut construire une nouvelle chapelle (à l’emplacement actuel de la basilique) autour de laquelle les maisons d’un premier bourg se construisirent. Au début du XIVe siècle, Philippe le Bel, pris d’intérêt pour la Vierge, fit construire une église. De cette époque plusieurs maisons subsistent toujours aujourd’hui. En 1428 avant le siège d’Orléans, le militaire anglais Salisbury, de passage par la ville, fit piller les richesses de l’église accumulées jusqu’alors et détruisit l’église. Mais la statue s’en sortit miraculeusement. Jeanne d’Arc passa par deux fois à Cléry : la première pour contrer le siège d’Orléans et la deuxième pour libérer Meung-sur-Loire. Elle eut d’ailleurs à combattre 120 soldats anglais entre Beaugency et Cléry. Les ravages causés au bourg pendant la guerre de cent ans entraînèrent une désertification de celui-ci et Cléry ne put reprendre son essor que dans les années 1460.

À cette époque Louis XI, croyant aux vertus de la Vierge, transforma l’église en ruine en basilique de style gothique flamboyant qui devint une chapelle royale et y effectua un grand nombre de pèlerinages, dont son dernier, le mercredi 9 juillet 1483. À sa mort il s’y fit enterrer avec sa femme[pas clair]. Le cœur de son fils Charles VIII, enterré dans la basilique Saint-Denis, fut envoyé à Cléry en 1498, selon ses vœux, afin de demeurer avec ses parents. Le comte de Dunois, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, exigea aussi de se faire enterrer avec sa femme dans la basilique en remerciement des bienfaits de la Vierge. Au XVIe siècle, pendant les guerres de religion, les huguenots ravagèrent la basilique et la Vierge fut cette fois détruite. On la remplaça au début du XVIIe siècle par une réplique réalisée à partir des descriptions des religieux. Alors que la reconstruction de la basilique nécessita de nombreuses années, on s’attela aussi à la construction d’une fortification de 1,5 km de circonférence et de 8 m de haut pour protéger le bourg des attaques. Les portes de Blois et d’Orléans furent construites. Cependant les deniers manquèrent et la construction resta fragile et inachevée.
Article détaillé : Basilique Notre-Dame de Cléry-Saint-André.
Le dessin le plus ancien de la basilique, en 1699, présente bien l’aspect général de Cléry avec une basilique possédant une flèche et bordée d’une fortification, toutes deux absentes aujourd’hui. La flèche, retirée en 1710, était placée sur le clocher, seul élément subsistant de l’ancienne église du XIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, les châteaux de l’Émerillon et du Mardereau furent construits. En 1744 la route départementale devant remplacer le chemin Rémy fut construite. Elle passait par le centre du bourg et fut d’abord appelée nouveau chemin Rémy. Durant la Révolution française, la municipalité de Cléry évita la vente et la destruction de la basilique. Cependant beaucoup d’éléments furent vendus ou détruits comme la statue de Louis XI, le tombeau de Louis XI fut quant à lui profané par un révolutionnaire de Beaugency.
Les deux villages de Cléry et de Saint-André sont réunies par le décret du 15 juin 1791. Le nom actuel de la commune date d’un décret du 30 novembre 1918[18].
Au XIXe siècle, sous Napoléon III, de nombreuses fouilles archéologiques ainsi que la restauration de la basilique furent entreprises. Les projets de restauration, non réalisés, de Juste Lisch en 1868 prévoyaient de reconstruire la flèche et de peindre l’intérieur de la basilique. En 1871 quelques dégradations furent commises par des Prussiens et le 26 juillet 1926, le trésor de la basilique fut volé. Un chemin de fer des tramways de Sologne traversant la commune et desservant Cléry fut construit au début du XXe siècle. En 1944, une bombe alliée détruisit une habitation et tua ses occupants, la famille Lecoeur : depuis la rue porte le nom de rue Ephrem-Lecoeur.
Jusqu’aux années 1970, on peut dire que Cléry se résumait à deux rangées de maisons de part et d’autre de la route départementale, au groupement de maisons à Saint-André, à des maisons placées le long de quelques autres routes ainsi qu’à une série de fermes dispersées. Le développement récent s’est caractérisé par les constructions successives d’environ six lotissements sur les parties est et sud est de la ville, et par la multiplication des maisons particulières : les données démographiques montrent en effet un regain de population après la Seconde Guerre mondiale dans un contexte de rurbanisation de la périphérie orléannaise.